Catherine Dufresne, "L´ART VIVANT. L´artiste vous vend un baiser cinq francs", in ?, 1977.
Catherine Dufresne, "L´ART VIVANT. L´artiste vous vend un baiser cinq francs", in ?, 1977. "De toutes les oeuvres exposées jusqu´à ce soir au Grand Palais dans le cadre de la Foire Internationale de l´Art Contemporain, le "Baiser de l´artiste" est sans doute celle qui surprend le plus. Il faut avouer que l´on ne s´ateend pas à assister ou à participer à un baiser public dans un salon aussi sérieux et où exposent les artistes les plus connus du monde entier. Intrigués, gênés, les visitateurs assistent au baiser donné par l´artiste aux plis courageux d´entre eux. L´artiste c´est Orlan, une Stéphanoise de trente ans qui a choisi de baser tout son travail artistique sur son corps. Après s´être "vendue" sur les marchés, découpée en morceaux sous forme de puzzles, elle offre maintenant ses baisers, ou plutôt son baiser, un vrai baiser, un baiser à cinq francs, destinés à tous les amateurs d´art, homme ou femme sans distinstion de race, de religion, de classe ou d´âge. Por Orlan, son baiser est réelement une ouvre d´art, c´est, dit-elle, "une action, une performance d´une artiste qui se pose des questions sur sa place dans une foire comme celle-ci." A côté d´une Image de Pietà, assise sur son piédestal et recouberte d´une grande pancarte qui clignote, Orlan attire le visiteur comme un véritablecamaiot: "Cinq francs le baiser de l´artiste. Qui n´a pas son petit baiser? Cinq francs un vrai baiser. " Cela peut durer longtemps, car les gens s´arrêtent, écoutent, regardent, mais ils sont rares ceux qui osent (à peine vingt baisers dans la journée, hier). Iniassablement, ORlan continue jusq´au moment où, enfin, quelqu´un se décide et met cinq francs dans la fente. Le baiser commence sur fond de grandes orgues et sous le regard critique ou jaloux des "Voyeurs". Cela dure en fait moins d´une minute, mais le client l´oublie souvent en se fait alors rapporter à l´ordre par une véritable airène d´alarme. Pendant la demi-heure que j´ai passé avec l´artiste, deux hommes ont essayé de proposer cinq francs à d´autres pour qu´ils esent à leur place." "Le "baiser du scandale" (à cinq francs l´unité) la met sur la paille" Ses élèves font grève pour qu´elle retrouve son travail. "Mll Orlan n´avait guère fait fortune en proposant récemment, lors dúne exposition au Grand Palais à Paris, "Le Baiser à l´artiste" à cinq francs pièce (notre photo). en revanche, elle fit scandale. Cette aimable pérsonne comédienne à ses heures mais également monitrice aux "Trois Soleils" à Lyon, vient d´être licenciée par le atelier qui n´a pas du tout apprecié son exhibition. En revanche, ses élèves ont pris parti pour elle. Ils étaient quarante à faire grève, hier, afin de protester contre ce qu´ils considèrent comme une atteinte au doit du travail. Si Mlle Orlan nést pas réintégrée, les grévistes dún jour récidiveront jeudi, en organisant une animation de rue à la Croix-Rous- (...)"