Nil Yalter, excerto de vídeo "La Femme sans t||ête ou la Danse du ventre", P&B, 1974

FD: "Un autre élément important à cette date-là, 1974, est la réalisation de ta première performance vidéo, une danse du ventre que tu effectues devant la caméra, sans public, "La Femme sans tÊte ou la Danse du ventre. Comment as-tu conçu ce projet et quel a été le rôle de Dany Bloch, qui travaillait à l´ARC et t´a beaucoup soutenue? Comment l´idée d´utiliser la caméra a -t-elle-surgi? NY: Dany Bloch m´a contectée en me disant: "Voilà, on fait une exposition Árt, vidéo, confrontation´." C´était la première grande exposition sur l´art vidéo. À l´époche, c´était le CNAV [Centre Nationale des Arts Visuels] qui était conseiller et qui donnait les équipements: "Je vous donne un équipement pendant deux jours, faites quelque chose." Donc, il y avait moi, et Sarkis, qui a fait une très jolie vidéo, mais je ne l´ai pas revue, elle a disparu probablement... Je crois que du matériel a été prêté à trois artistes. Dominique Belloir et Robert Cahen étaient à l´INA et utilisaient déjà la couleur, ils n´avaient pas de Portapak. Ils étaient déjà dans la recherche. FD: Elle te prête donc une caméra Portapak pour quelques jours... NY: Cést ça, et le magnétoscope était un magnétoscope de table. Elle m´a prêté cet équipement deux jours. J´avais envie de faire cette "Danse du ventre". C´était encore ma copain José Pierre qui m´avait fait cadeau de ce livre de René Nelli, "Érotique et civilisations". J´avais trouvé fascinantes les textes qu´il avait écrits sur le clitoris. Après, j´ai dessiné, j´ai réfléchi. Bernard Dupaigne m´a décrit un rituel connu des etnologues-anthropologues, qui se pratiquait en Afrique et en Anatolie. On amenait les femmes désobéissantes au prête musulman, qui écrivait des versets du Coran sur leur ventre. J´ai été inspirée par ce rituel. Le prête musulman écrit des textes. De temps en temps, il fait une erreur, ecprès, je suppose, et il lèche, pour corriger. Devant le mari! C´est terrible ça. Pour que´elle devienne obéissante et qu´elle ait un enfant, qu´elle soit fertile. Donc, cette forme má beaucoup plu. J´ai écrit moi-même le texte. Cet entretien avec Nil Yalter a été mené et édité par Fabienne Dumont, durant le printemps et l´été 2019. Il est publié à l´obtention par Nil Yalter du prix d´honneur AWARE 2028, organisé par l´association AWARE: Archives od Women Artists, Research and Exhibitions, co-fondée et présidée par Camille Morineau. Manuella Éditions, AWARE, Paris, pp. 36,39. ISBN: 978-2-490505-09-8